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En 1936, dans les ruines dun village datant du début de notre ère, non loin de Bagdad en Irak, des archéologues découvrirent un objet qui les laissa perplexes. En 1938, un archéologue autrichien, le Dr Wilhelm König, s'est penché sur cet "objet cultuel" reposant au fond des caves du musée de Bagdad. |
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Il s'agit d'un petit vase en terre
cuite de 15 centimètres de hauteur sur environ 7,5
centimètres de diamètre. Emergeant du bouchon
bitumineux, une tige en fer est insérée
à l'intérieur d'un cylindre en cuivre et
isolée de celui-ci à sa base par un tampon en
bitume ; le cylindre de cuivre étant soudé
avec son capuchon par un alliage plomb/étain. |
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Lobjet semble parfaitement authentique, en dépit de la déroutante singularité que constitue une batterie fer-cuivre du IIIe siècle avant notre ère. Identifiée par larchéologue allemand Wilhelm König en 1957, la pile a été mise à lessai par lAméricain Wilard F.M. Gray, du Général Labotory, qui recherchait le type délectrolyte choisi pou son fonctionnement dune telle pile ; il en expérimenta plusieurs, jusquà ce quil tombât sur le sulfate de cuivre. Mais Gray estima que lacide acétique ou lacide citrique, dont on disposait aisément à cette époque, aurait aussi pu constituer un excellent électrolytique. |
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Plusieurs de ces piles ont
été trouvées dans les ruines de Khujut
Rabu, ville Parthe, aux alentours de Bagdad. Les Parthes,
farouches guerriers, ont dominé la région
entre 250 av. J.C. et 230 ap. J.C. Dix autres piles furent
découvertes plus tard à Ctesiphon en Irak. |
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On peut, en premier lieu,
sinterroger sur lusage que les Parthes pouvaient
en faire dune pile électrique. Étant
donné quils navaient pas de lampes, ce ne
pouvait être quun usage restreint. Celui qui a
été retenu comme le plus vraisemblable est
lélectrolyse, à des fins
dargenterie, par exemple. Il est en effet connu que de
nombreux bijoux antiques ne sont pas en argent ou en or
massif, mais recouverts seulement de feuilles de
métal précieux, extrêmement fines. Dans
de nombreux cas, il a été établi que la
finesse de la couche de métal précieux a
été obtenue par martelage sur lobjet
lui-même réalisé, par exemple, en cuivre
ou en bronze. On chauffait ensuite lobjet, de
manière à obtenir une parfaite
adhérence du métal précieux. Mais il
possible que dans certains cas, largenture ait
été obtenue par électrolyse. Il ne faut
pas oublier, à ce propos, que, dès le IIIe
millénaire avant notre ère, les artisans
joailliers de très nombreuses civilisations antiques
avaient un perfectionnement qui a beaucoup surpris
historiens et archéologues. Cest ainsi que la
soudure était pratiquée couramment dès
le IIIe millénaire et quau Mexique, les
joailliers utilisaient des bains chimiques complexes pour
débarrasser les alliages or-cuivre des teneurs en
cuivre des surfaces. |
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