LA ROSE-CROIX

Une Sagesse ancienne pour une nouvelle Humanité?

La ROSE-CROIX (ROSE TAU) est un groupe particulier et très secret. Divisé en plusieurs groupes on y trouve aussi bien des catholoiques que des laïcs mais aussi des juifs et des musulmans. Parfois sectaire, la ROSE-CROIX a été réformée plusieurs fois, A la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle vont se créer à nouveau plusieurs sociétés rosicruciennes sans aucun rapport aucun avec celles du 18 ème siècle, dont L' A.M.O.R.C.

Le groupe est divisé en plusieurs branches, plus ou moins authentiques, aussi il ne faut pas confondre la Rose-Croix (authentique) et les rosicruciens qui sont des imitateurs. Selon plusieurs auteurs, la vraie Rose-Croix restait dans l'ombre et personne ne sait qui ils sont exactement.


LA ROSE

Les maçons utilisent le G cosmique de la constellation DRACO, chez la ROSE-CROIX c'est une ROSE, elle représente aussi la constellation du DRAGON ainsi que la GRANDE-OURSE qui est une CROIX tournante selon les saisons, une SWATISKA au centre du zodiaque.

Voir : Secret de l'Etoile Rouge


LA FONDATION

Les Rose-Croix appartiennent aux Hautes loges maçonniques. Cette partie (illuministe) dite « de droite » de la Franc-maçonnerie dirige la branche (rationaliste) dite « de gauche » : les Hautes Loges (à connotation religieuse et très traditionnelle) exercent une domination (par influence de cercles) sur les Basses Loges progressistes, laïcardes et très engagées dans la promotion de l’idéologie des droits de l’homme ou des fondements philosophiques de la doctrine de la liberté religieuse.

Le fonctionnement de ces cercles maçonniques présente une certaine complexité, mais quelques grands principes se dégagent, dont celui de ce rapport de domination des Hautes Loges traditionnelles sur les Basses Loges rationalistes. Les loges rationalistes accomplissent le SOLVE, alors que les loges traditionnelles illuministes réalisent le COAGULA qui le suit chronologiquement.


L'alchimiste Paracelse (1493-1541), dans son « Liber de resurrectione et corporum glorificatione » (1533), évoquait d'une manière particulière la transformation de l'homme : il combinait avec insistance les symboles de la Croix et de la Rose en les reliant à la transmutation alchimique et à la résurrection. Peut-être est-il le précurseur du symbole de la Rose-Croix.

Les historiens pensent que le mouvement "Rose-Croix" a commencé en 1608, sous l'impulsion du "Cénacle de Tübingen", composé de Johann Arndt (1555-1621), Johann Valentin Andreae (1586-1654), Christoph Besold, Tobias Hess (1558-1614), Abraham Hölzel, le pasteur Vischer et Wilhelm von Wense, intellectuels luthériens intéressés entre autres par l'alchimie. Ils formèrent le projet d'une nouvelle réforme, complémentaire de celles de Luther et Calvin qu'ils jugeaient insuffisantes.

La Rose-Croix est un ordre hermétiste chrétien légendaire, dont les premières mentions remontent au début du XVIIe siècle en Allemagne.


L'existence de l'ordre, et celle de son fondateur Christian Rosenkreutz, sont sujettes à controverse. Quoi qu'il en soit, à partir du XVIIIe siècle et jusqu'à aujourd'hui, de nombreux mouvements se sont réclamés de l'ordre de la Rose-Croix, ou se sont référés à la « tradition rosicrucienne » ou à l'« héritage de Christian Rose-Croix ». Leurs membres sont appelés les rosicruciens. Le terme « Rose-Croix » désigne, dans leur langage, un état de perfection spirituelle et morale. Comme archétype de société secrète, immémoriale et toute-puissante, les rose-croix apparaissent dans la littérature ésotérisante, souvent comme successeurs des chevaliers du Graal et des Templiers.

En 1614 sort à Kassel, en Allemagne, une lettre ouverte, intitulée "Fama Fraternitatis de l?ordre louable de la Croix de Rose", qui constitue le premier manifeste rosicrucien. Ce texte très court dont les principes plongent leurs racines à l?aube de l?humanité, propose une réforme universelle sensée résoudre le chaos européen. Cette science aurait été recueillie par un personnage mystérieux : Christian Rosenkreutz (Chrétien Rose-Croix). Ce texte est sans nom d?auteur, mais a probablement été écrit par Tobias Hess car on y retrouve des extraits de son livre "Theca gladii spiritus" (Le Fourreau de la gloire de l'esprit)... ou le nom "Christian Rosenkreutz" était remplacé par "Christian Cosmoxene". (A noter que les écrits prétendûment trouvés dans la tombe de Rosenkreutz en 1604, selon ce livre, se rapportaient à l'alchimiste Paracelse ... or Paracelse ne naîtra qu'en 1493 alors que Rozenkreutz est sensé être mort à l'âge de 106 ans en 1484).

En 1615, paraît un deuxième manifeste en Allemagne, à Kassel : la "Confessio Fraternitatis" ("Confession de la Fraternité R.C. mise à jour") qui s?adresse aux hommes de science européens. Ce livre est prophétique et annonce la fin de l?ancien ordre (papauté, etc?). Il prétend que Rozenkreutz est né en 1378 et est signé "Philémon R.C.". Mais Roland Edighoffer a montré qu'un passage entier est extrait presque mot pour mot du dernier volume des «Quatre livres du vrai christianisme» de Johan Arndt. Il serait en plus inspiré d'un ouvrage alchimique de John Dee (1527-1608): la "Monade Hieroglyphique" (1564).

Un an plus tard Johann Valentin Andrea publie un troisième ouvrage à Strasbourg, très différent des deux premiers : "Les Noces chimiques de Christian Rosenkreutz " (Chymische Hochzeit). Il s?agit d?un roman initiatique et alchimique qui raconte l?histoire des noces d?un roi et d?une reine auxquelles est convié le vieux Christian Rosenkreutz.

Le jeune étudiant en théologie protestante (agé de 19 ans), J. V. Andreae, qui est à l'origine de ce canular peut bien rire : il a pu faire avaler ses couleuvres à un esprit aussi cartésien que Descartes. Son livre a même influencé Leibitz et Goethe. D'une manière générale ces textes rosicruciens du Cercle de Tübïngen.puisent leurs idées à plusieurs courants : le Paracelcisme (Paracelse était un médecin alchimiste), le Joachisme (Johachim de Flore était un mystique occidental), le mysticisme rhénan de Maître Eckhart et l?Hermétisme de la Renaissance. Ce sont eux qui vont lancer le mythe de la Rose-Croix à travers l'Europe.

Profitant de cet engouement, de nombreuses sociétés groupées sous le nom de "Rose-Croix", ou inspirées par la Rose-Croix, apparaissent alors en Europe, surtout en Allemagne ... mais elles n'avaient absolument aucun lien de filiation avec l'ancien Cercle de Tübingen :

Dans la 1ère moitier du 18ème siècle, la "Société Alchimique de Nuremberg" se réclame du rosicrucianisme. Selon certains auteurs, G. W. Leibniz (1646-1716) aurait été le secrétaire de cette société.

En 1710, Sincerus Renatus (Samuel Richter), un pasteur luthérien intéressé par l'alchimie, fonde "l'Ordre de la Rose-Croix d?or" à Nuremberg et à Ancone. Cet ordre ne recrute que parmi les Francs-maçons, et forme ainsi une certaine osmose entre le rosicrucisme et la franc-maçonnerie.

La franc maçonnerie, dite spéculative, d'essence philosophique, prendra forme officielle en 1717 avec la formation de la premiére loge (La grande loge de Londres) dans un "terreau" préparé par le Rosicrucianisme.

Il semble bien que cette Franc maçonnerie spéculative dérive de la Franc-maçonnerie opérative sous l'influence de l'idéal Rose-Croix. La notifications de statut dés 1390 atteste de l'existence en Ecosse de sociétés de batisseurs et de tailleurs de pierres organisés autour de code de valeurs.Ces batisseurs, se transmettant cet art, étaient exonérés de toutes charges, d'où le terme Free Mason (littéralement franc-maçon, franc signifiant libre en vieux français). Ils constituaient ainsi des sociétés de travailleurs totalement indépendantes : c'était la Franc-maçonnerie opérative.

Dès 1638, les relations entre francs-maçons et Rosicruciens étaient évoquées dans The Muses, un poème d'Adamson. En 1676, le Poor Robin's Intelligence publia une notice indiquant que "l'Ancienne Fraternité de la Rose-Croix, les Adeptes de l'Hermétisme et de la Compagnie des Maçons Acceptés, ont décidé de dîner ensemble". Ce lien sera encore souligné dans un article du Daily Journal de1730 qui indique : " Il existe une Société à l'étranger, de laquelle les Francs-Maçons anglais ont copié quelques cérémonies, et s'efforcent de persuader le monde qu'ils en sont issus et lui sont identiques. On les appelle Rosicruciens."

Vers 1757, Hermann Fictuld crée un rite maçonnique à tendance alchimique, composé d'un ensemble de grades rosicruciens : la Fraternité des Rose-Croix d'Or.(c'est la même année qu'apparait le grade de "Chevalier Rose-Croix" chez les Francs-maçons). De celle-ci sortira la loge des Trois Épées, puis, en 1776, l'Ordre de la Rose-Croix d'Or d'Ancien Système.

En 1767, Martinés de Pasqually (1727-1774) fonda l?ordre des chevaliers maçons Elus-Cohen de l?Univers. Louis Claude de Saint-Martin (1743 -1803), son secrétaire et disciple, participa à l?organisation de cet ordre qui influença l?ordre écossais rectifié. Disparu en 1780, l?ordre fut reconstitué en 1942 par des initiés maçons sous l?appellation d?ordre Martiniste des Elus-Cohen.

En 1778, Alexandre Cagliostro fonde en Hollande une loge d'un genre nouveau : un rite égyptien. Selon lui en effet les origines des Rose-Croix remonteraient à l?époque de l?ancienne Égypte ... pourtant les plus grands égyptologues n?y ont jusqu?à ce jour trouvé aucune trace du symbole de la rose-croix, pour la bonne et simple raison qu?en ce temps là, la rose n?existait pas. Il s?agit d'une fleur hybride, venue de Chine en Europe vers les premiers siècles de l?ère chrétienne.

Ensuite, vont se créer à nouveau plusieurs sociétés rosicruciennes ...


ATLANTIDE ET ROSE CROIX

L'origine de la Rose+Croix se perd dans la nuit des temps selon les enseignements d'Harvey Spencer Lewis. Aux aryens qui auraient gouverné l'Atlantide ! Après la fin d'Atlantide, ceux-ci se seraient réfugié en Russie et de là auraient sillonné le monde, vers l'Inde notamment, avant d'arriver en Egypte.

Ce sont 12.000 aryens qui seraient arrivés en Egypte, avec 9 autres tribus de compagnons d'autres races, avec lesquels ils ne se mélangeaient pas. Ce serait là l'origine des 10 tribus d'Israël. Les pharaons Thoutmosis III et Thoutmosis IV auraient protégé les écoles des mystères aryennes, et auraient eux-mêmes été admis par privilège dans la nation aryenne. Le pharaon Akhénaton aurait été le premier Grand-Maître de la Rose+Croix et développé la Kabbale. Trahi, celui-ci fit sortir les aryens et leurs compagnons pour qu'ils puissent s'installer en Israël. Les aryens se seraient alors appelés "esséniens". Après dispersion des dix tribus du Nord, certaines seraient retournées en Inde.

L'une d'entre elles serait arrivée au Tibet, y aurait fondé la nation tibétaine et la Grande fraternité blanche aryenne. Il existerait au Tibet également une Grande Fraternité noire et des Fraternités de moines de moindre importance comme la Fraternité jaune ou la Fraternité rouge. Certaines philosophies orientales seraient construites sur les principes de la Grande Fraternité blanche, notamment le Tao chinois, le bön ou le bouddhisme hinayana, non théiste, monastique, toujours pratiqué dans le sud de l'Inde et en Indochine. Le lamaïsme tibétain en revanche hérite le panthéon hindouiste, et est très intégré dans le siècle. Il serait un syncrétisme de shivaïsme, de bouddhisme mahayana et de démonologie bön. C'est ainsi que son fondateur Padmasambhava est présenté ici comme un "mage noir".

Un certain Johann Valentin Andreae aurait fondé la Rose+Croix européenne en Allemagne au 17ème siècle, dans l'idée de réaliser sur Terre une société authentiquement chrétienne. Je n'ai pas encore trouvé dans les documents présentés comment il est censé se rattacher aux Esséniens et à la Grande Fraternité blanche, mais en cherchant, il doit y avoir moyen.

Depuis la fin du 19ème siècle, la Rose+Croix a opéré un certain retour sur le devant de la scène, à travers la société théosophique, Steiner, Bardon, Besant... Plus ou moins tous les ésotéristes occidentaux de renom y sont rattachés d'une manière ou d'une autre. On n'y trouve pas Gurdjieff, même s'il appelle lui-même son travail "christianisme ésotérique", mais on y trouve bien Crowley. A cet égard, on peut considérer que l'appellation Rose+Croix ne veut plus rien dire, et qu'on devra reconnaître un arbre à ses fruits. Exceptions majeures, les orientalistes comme Guénon ou Evola ne semblent singulièrement pas liés à la Rose+Croix.

Quand on lit le roman autobiographique de Bardon "Frabato le Magicien", on le trouve en lutte avec une loge noire, le démon Baphomet, et persécuté par le régime nazi, proche de ces loges. Ces loges noires et le Cercle de Thulé auraient été très influencées par les mages noirs du Tibet, ce que les opuscules Rose+Croix nomment "Grande fraternité noire". Bardon lui-même aurait eu le titre de Grand-maître Rose+Croix.

La fraternité en question n'a pas peur de revendiquer son progressisme. Elle défend les idées nouvelles, considère qu'un pays "riche" est plus évolué, et que la direction que prennent les pays occidentaux est résolument positive. Quand elle évoque les illuminati, ce n'est pas pour en faire une main occulte malfaisante derrière l'Histoire, mais pour s'en réclamer. Les illuminati, c'est eux, rien que ça !

A vrai dire, on ne saurait leur donner tort. Leur pedigree est pour ainsi dire le même que celui de ceux qui ont construit la civilisation occidentale d'après-guerre. Anti-nazis, progressistes, croyant que la société va vers son âge d'or. Les références religieuses ne collent pas en revanche. La Rose+Croix se revendique chrétienne depuis Andreae et même depuis Akhenaton. La société moderne n'aime guère l'Eglise, affiche un matérialisme extrême et un athéisme apparent. Les media européens aiment bien le dalaï lama, l'ésotériste occidental s'en méfie comme de la peste. Le Confessio fraternitatis, oeuvre fondatrice des Rose+Croix nous annonce la fin du catholicisme et de l'Islam, l'avènement d'une nouvelle religion mondiale et d'une nouvelle ère, symbolisée par l'apparition de nouvelles étoiles dans le Serpentaire et le Cygne. (Moi je verrai bien l'étoile Ras Alhague du Serpentaire finir en supernova, me demandez pas pourquoi j'en sais fichtre rien.). Il y a de l'oecuménisme onusien chez la R+C.

On ne peut pas affirmer une continuité absolue avec l'oeuvre d'Andreae ou Bardon. Il y a moins de progressisme réjoui chez Bardon. Pour lui, ce qu'il identifie comme la "dette karmique atlante" n'a pas été totalement réglée pendant la seconde guerre mondiale, et l'humanité doit se préparer à un dernier combat très dur, pendant lequel elle sera obligée de choisir son camp. C'est très proche des affirmations de l'entité canalisée appelée Cassiopéens. On se doit de dire que si la Rose+Croix est atlante en essence, il est curieux d'être prévenus par ceux-là mêmes qui sont responsables de ce karma. Comme on ne saurait mettre Bardon et Crowley dans le même sac, nous suggérons qu'il y a certainement des tendances centrifuges dans la Rose+Croix. Il est parfaitement naturel qu'une organisation prenant de l'ampleur se voit investie par des individus dont les vues sont différentes de celles de ses fondateurs, d'autant plus que celle-ci promet le pouvoir. Il n'y a pas que des socialistes au Parti socialiste pour prendre une comparaison.

On s'étonnera de l'origine atlante des aryens. En général, les aryens sont plutôt assimilés aux "anciens athéniens" qui ont combattu et vaincu l'Empire atlante. On tend d'ailleurs à trouver des restes atlantes partout où on n'aura pas retrouvé l'influence indo-européenne, linguistique notamment.

L'aryanité des hébreux nous dérange à vrai dire assez peu, tant leurs origines géographiques semblent communes, et la société judéenne tripartie comme il faut. Qu'Akhenaton et Néfertiti fussent aryens de par leur origine mittanienne, nous n'en voyons pas la source, mais nous pouvons l'accepter. Soyons larges et admettons l'origine aryenne-égyptienne-israëlienne de la Grande fraternité blanche tibétaine. Les principes dont se réclame cette Rose+Croix - monothéisme personnifié, progressisme, messianisme... - trouvent peut-être une origine dans le culte d'Aton ou de Yahwé, mais ils sont absolument opposés aux principes taoïstes ou zen. Jamais un taoïste ne s'intéresserait à créer une société authentiquement taoïste, ou une société authentiquement chrétienne comme le souhaite Andreae, parce que la Tradition n'est pas par nature une morale sociale. Elle affirme la permanence de la nature du monde, et ne saurait donc prétendre le changer. Ceci jette le trouble sur la nature réelle de cette Grande fraternité blanche.

D'autres sources parlent des Templiers comme à l'origine de la Rose+Croix occidentale. Ces mêmes Templiers auraient pourtant adoré Baphomet que Bardon prétend avoir combattu.

Certes la Tradition orientale a aussi ses aryens et le Rig Veda les fait maîtres de l'Inde du Nord. Mais les auteurs orientalistes de la Tradition comme Guénon n'ont absolument pas ce pli progressiste, avec des Frères de lumière censés aider l'humanité dans son évolution. Ils ne croient pas que le monde prenne la bonne direction, mais parlent au contraire d'involution et nous placent dans le Kali Yuga. Ils n'écriraient jamais comme les frères de cette obédience R+C que la magie noire n'existe pas et que le cosmos est "bon" (en fait ce genre de jugements n'a pas de sens). Le monothéisme nous semble être une des pires choses qui soient arrivés à la connaissance, et si Akhénaton fut Grand-maître R+C, on se permettra d'être circonspect quant à leur certitude d'être dans le vrai.

Certes, un Joël Labruyère connaît aussi de démoniaques tibétains, mais c'est la Grande loge blanche elle-même contre laquelle il nous met en garde, car elle serait impliquée dans la création d'un Nouvel ordre mondial tyrannique. Les relents onusiens des textes R+C nous incitent à lui donner raison. A la décharge des R+C, on notera qu'un Boris Mouravieff, dont les travaux sur la gnose chrétienne sont référentiels, faisait lui aussi preuve d'une foi progressiste d'une candideté à toute épreuve, et applaudissait des deux mains l'unification politique du monde.

La Tradition s'installe comme l'oeuf d'un coucou dans le nid des religions en place. Dans l'hindouisme, dans l'islam (soufisme), dans le christianisme (Gnose, Hésichasme), dans le judaïsme (Kabbale).

On connaît aussi une tendance de la Tradition à involuer jusqu'à devenir méconnaissable, et c'est précisément ce à quoi on a à faire. Pour ainsi dire, elle devient une tradition concurrente. Elle s'affiche tout aussi ésotérique, également chrétienne en marge de l'Eglise. Mais elle comprend le monothéisme à la manière naïve des croyants ordinaires. Elle présente ainsi le culte d'Aton comme un progrès théologique par rapport à l'ennéade ! Elle est progressiste, adventiste à la façon des matérialistes. Elle présente les nantis comme les meilleurs d'entre nous. On y retrouve de la pensée protestante, l'esprit des Lumières. On a connu des coucous similaires dans l'Histoire de l'Eglise, et on pense ici notamment aux jésuites. Certains courants associent courramment les jésuites aux mages noirs tibétains. Illuminati et jésuites, la totale.

On ne saurait toutefois jeter le bébé avec l'eau du bain. Si on fait fi du progressisme en filigrane de ces R+C, on ne saurait dire qu'ils sont de mauvaise foi. L'humilité et le désir de servir ne font pas de doute, et beaucoup d'ouvrages d'obédience R+C sont plus que recommandés.


ILLUMINISTES

Les loges illuministes aiment le rite de Saint Pie V, les fleurs de lys, les symboles monarchiques. Ses adeptes baignent dans des activités où il est de bon goût de magnifier la tradition monarchique capétienne, de s’opposer à la Révolution française, ou tout au moins d’en déplorer les excès. Ces loges critiquent l’esprit laïcard des obédiences rationalistes, elles critiquent l’idéologie des droits de l’homme et les désordres moraux de toute sorte que véhicule le progressisme.

Elles séduisent des personnes qui ont une sensibilité « de droite » et qui viennent fréquenter les milieux de la Tradition catholique. Elles se complaisent dans ces milieux, sachant dissimuler leurs véritables intentions et abuser les plus naïfs qui, souvent par manque de formation, concentrent leurs attaques contre le progressisme, et même, croient percevoir dans ces membres des loges illuministes des alliés voire des chefs, un réservoir de forces à même de les aider à vaincre le progressisme.

Ces naïfs qui n’étudient pas, oublient qu’il existe une véritable dialectique rationnaliste/illuministe qui fonctionne contre l’Eglise, car coordonnées par un centre supérieur qui en tire les ficelles. La manoeuvre de ralliement de la FSSPX, à laquelle nous assistons, relève de cette action des loges illuministes. La FSSPX n’est pas menacée par les loges rationalistes, trop étrangères et opposées à son combat. D’où l’importance de bien connaître les Rose+Croix qui appartiennent à cette mouvance, qui sont en apparence les plus proches de la Tradition catholique, et qui par là même représentent les véritables ennemis, les plus dissimulés, du Sacerdoce catholique.

Avec Vatican II et depuis quarante ans, les forces du Solve ont travaillé à détruire l’Eglise et semble pratiquement accomplie. Depuis l’élection de Ratzinger, les plans des loges illuministes sortent de l’ombre, des initiatives sont suscitées, encouragées par les média afin de mener la phase de Coagula, qui consiste à construire un édifice nouveau avec les débris de l’ancien et de mettre en place une contrefaçon d’Eglise ayant les apparences de la Tradition catholique. Le Sacerdoce a été progressivement quasi-éradiqué dans l’église conciliaire par l’application durant près de quarante ans d’un rite de consécration épiscopale rendu volontairement invalide.


L'A.M.O.R.C.

A la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle vont se créer à nouveau plusieurs sociétés rosicruciennes sans aucun rapport aucun avec celles du 18 ème siècle, dont L' A.M.O.R.C.

L'
A.M.O.R.C. est donc fondée en 1909 par par Harvey Spencer Lewis (né en 1889). C'est l'organisation rosicrucienne la plus connue et quantitativement la plus importante et elle recourt fréquemment à un vocabulaire maçonnique. Il s'agit de conférer à la jeune organisation la patine ancestrale de la maçonnerie et le même sérieux initiatique. Sa littérature n'est qu'une compilation des différents ésotérismes en vogue à l'époque, la plupart venant de la THEOSOPHIE, en plein essor à cette époque.

Lewis fait partie de ces pseudo-mystiques de salon qui défendaient la doctrine typiquement théosophique des races inférieures et supérieures. La Doctrine Secrète écrite par Héléna Pétrovna Blavatsky (la «bible» des théosophes) explique en effet que les différentes races humaines que l’on trouve sur terre correspondraient à différents degrés d’évolution, et selon elle, la race noire serait bien sûr la plus inférieure, c’est-à-dire celle qui serait la plus proche de l’animalité et de l’inconscience.

La
THEOSOPHIE ayant conquis ses lettres de noblesse dans l’Angleterre du XIXème siècle, à l’époque de l’apogée de son empire colonial, on devine les raisons qui lui ont assuré un tel succès. La race blanche, évidemment, était placée au sommet de cette hiérarchie imaginaire et le citoyen britannique pouvait à son gré se considérer comme son plus digne représentant. Aujourd'hui la THEOSOPHIE est classée dans les grandes sectes car elle n'a strictempent plus rien à voir avec son origine.

Voir : La Théosophie

Spencer Lewis a été chargé de mission par la «grande loge blanche» pour «restaurer» et installer l'ordre rosicrucien aux États Unis. L'ordre rosicrucien qu'il a fondé ne serait pas la première manifestation de l'ordre : Celui-ci apparaîtrait cycliquement sur terre et ses périodes de fonctionnement alterneraient avec des périodes de mise en veilleuse.

L'
A.M.O.R.C. est l'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, du latin Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis. Dans la plupart des livres de référence, l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix est défini comme un mouvement philosophique ouvert aux hommes et aux femmes, sans distinction de race, de religion ou de rang social. Sur le plan purement historique, l’Ordre de la Rose-Croix remonte au XVIIe siècle, époque à laquelle il se fit connaître à travers de mystérieuses affiches placardées dans les rues de Paris. Comme en témoignent les illustrations et les textes qui suivent, il a traversé les siècles jusqu’à nos jours, perpétuant son héritage culturel et spirituel à l’intention de tous ceux et de toutes celles qui sont en quête d’humanisme et de spiritualité.

Sous Léon XIII, le cardinal-secrétaire d’Etat, Rampolla del Tindaro, membre de la secte luciférienne de l’OTO, était initié dans le grade de chevalier de la Rose+Croix. En 2008, nous savons que la ROSE-CROIX et pas moins de quatre Loges de rite écossais (réservées aux clercs) sont en activité au sein du
VATICAN.


Jean Vaquié a produit un texte sur les Manifestes rosicruciens dont voici quelques passages synthétiques.

Historiquement la "rose-croix" a été choisie comme pavillon par une société de pensée dont nous allons voir les premières manifestations et dont le dynamisme est tout entier dirigé vers la réformation universelle, c'est à dire dans le sens du renversement des institutions historiques chrétiennes et dans le sens de leur remplacement par autre chose. Autre chose qu'il s'agit précisément d'élaborer. Le pavillon rosicrucien est chrétien dans ses apparences, mais la marchandise qu'il couvre ne l'est pas.

Trois coups de clairons teutoniques ont brusquement annoncé, dans les premières années du XVIIè siècle, l'existence, que l'on soupçonnait vaguement d'ailleurs, de la Fraternité de la Rose-Croix. Ces trois coups de clairons, ce sont les trois Manifestes rosicruciens que nous allons étudier maintenant.


Et s'ils prennent place dans notre enquête sur les doctrines révolutionnaires, c'est précisément parce qu'ils ont inauguré, sur un certain plan tout au moins, la phase de la réformation politique. La "Réformation" luthérienne avait été surtout religieuse. La "Réformation Universelle"qu'entreprennent bruyamment les frères de la Rose-Croix s'étend à la philosophie, à la science et à la politique des États.

Il y a trois manifestes de la Rose+Croix. Le premier s'intitule la Fama Fraternitatis et date de 1614. Le second est la Confessio Fraternitatis et il a été publié l'année suivante, 1615. Le troisième a pour titre Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, édité en 1616. Pris dans leur ensemble, les Manifestes rosicruciens sont un appel à la Réformation Universelle sur les ruines de l'ordre chrétien.

Puis il y a eu un silence hermétique ("silentium post clamorem" disait-on alors en Würtemberg). Mais il est bien évident qu'ils avaient été précédé par une longue préparation, une longue incubation. La Fraternité de la Rose-Croix a eu sa préhistoire. L'influence postérieure de ces trois manifestes, elle a été considérable et cela surtout en Angleterre. Ce sont les frères de la Rose-Croix qui sont allés parasiter les dernières loges opératives d'Angleterre et d'Écosse et qui les ont transformées en loges dites spéculatives. Le rosicrucianisme est une des sources les plus certaines de la maçonnerie moderne en même temps que de l'idéologie révolutionnaire.


18E DEGRÉ CHEVALIER ROSE+CROIX

Le 18e degré Rose+Croix de la maçonnerie marque l’entrée dans les arrières-loges lucifériennes, et de l’ivresse spirituelle malsaine qui se saisit de l’initié devenu chevalier de la Rose+Croix. Lucifer donne à ce grade un tel charme, un tel éclat qu'on l'embrasse passionnément. On se sent fier et triomphant d'être chevalier de la Rose-Croix.

Il y a aussi l'allégresse hautaine de la profanation, du sacrilège conçu, sinon approfondi, de l'association de la pensée humaine à la pensée du roi des Anges coupables, de l'identification avec Lui, de la participation à sa science, de la communion à son Verbe. Il y aussi l'influence de sa Présence spirituelle. Le grade de Rose-Croix contient donc le satanisme à haute dose. II est le germe des hauts grades, comme le degré d'apprenti était le germe du grade du Maître : avec cette différence, toutefois, que le grade de Rose-Croix constitue le maçon parfait, le maçon ayant contracté, s'il est intelligent, s'il a le sens religieux, un pacte formel avec l'ennemi de Jésus-Christ.

Jules Doinel va détailler trois mystères lucifériens : « Dans la loge rouge, il y a entre autres, mais plus spécialement, il y a trois mystères lucifériens : le mystère de l'INRI, le mystère de la Rose-Croix; le mystère du Signe-du-Bon Pasteur. J'ai reçu la complète illumination démoniaque sur ces trois mystères ».


SYMBOLES CHRETIENS

L’usage de symboles chrétiens par des Rosicruciens induit les catholiques naïfs ou confiants en erreur, là où ils voient un symbole sacré exprimé par un initié du grade de chevalier Rose+Croix. D'un autre côté, le catholicisme privé de la Croix et des fruits de la Croix, qui sont la charité, l'abnégation, la patience, le pardon des injures et la réforme de la vie individuelle comme de la vie sociale. Le catholicisme perdra son prestige et son action sur les esprits cultivés, d'abord; sur les masses, ensuite. Cachetons la Croix. Troisième mystère luciférien (oeuvre messianique attaché à VENUS), celui du Bon Pasteur qui désigne Lucifer dans les loges illuministes et qui est manifesté par un signe, une salutation dont toute la symbolique est blasphématoire. Puisque l'église catholique est un grand mensonge, pourquoi pas ?


SYMBOLISME ROSE-CROIX

Ce symbole classique au 17ème siècle a été repris par l'AMORC sous forme d'une croix en or ayant en son centre une seule rose rouge. La croix représentant le corps physique, et la rose l’âme en voie d'évolution, comme la fleur s'ouvre lentement à la lumière. Il désigne, sur le plan symbolique , un état spirituel à atteindre, et l'aboutissement de la quête d'une connaissance d'ordre cosmologique en rapport avec l'hermétisme chrétien. Cette vision toute moderne du symbole de l'ordre ne saurait en limiter la signification. A ce titre il serait intéressant de rappeler que d'après Robert Fludd, le symbole de l’ordre serait rose rouge sur une croix rouge (Summum Bonum, 1629). S’inscrivant dans la lignée des Manifestes rosicruciens du XVIIe siècle, Robert Fludd situe cette symbolique dans le christianisme en ajoutant que « les Rose-Croix s’appellent frères parce qu’ils sont tous fils de Dieu et que la rose est le sang du Christ, que, sans la croix interne et mystique, il n’y a ni abnégation, ni illumination ».

Les sociétés rosicruciennes passées et présentes ont décliné le symbolisme de la rose et de la croix de diverses manières : l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix de Stanislas de Guaita et Joséphin Péladan avait pour symbole une croix inspirée de la Croix de Malte ornée d'un pentagramme et de quatre roses, la Rosicrucian Fellowship a pour symbole une croix ornée d'une couronne de roses, etc.

La Rose-Croix d'Or designe la rose epanouie comme etant le symbole de la perfection divine de l'ame, materialisee par l'or. La croix d'or represente le corps de l'homme transfigure. Cette ecole evoque un chemin, vecu a travers trois roses, trois phases de transformation :

La rose blanche represente la purification.
La rose rouge evoque le sang de l'Amour repandu pour tous, par le Service a autrui.
La rose d'or est l'accomplissement, la reintegration


APOCALYPSE

Dans les derniers temps viendront des faux prophètes qui égareront les fidèles. L’étude des doctrines et de la symbolique des loges illuministes, et en particulier des Rose+Croix, devient aujourd’hui une obligation afin de se préserver de toute manipulation, et alors que nous sommes témoin d’un Coagula insidieux, préparé de longue date, et dont l’objectif consiste à mettre en place une Eglise conciliaire néo-anglicane au clergé invalide.


AUTRES SOCIETES

Autres sociétés rosicruciennes du dix-neuvième siècle (sans aucun rapport aucun avec celles du 18 ème siècle)

La Societas Rosicruciana in Anglia (S.R.I.A)
Fondée en 1866 par Robert Wentworth Little (1840-1878), un Franc-Maçon trésorier de la Grande Loge Unie d'Angleterre.

L'Hermetic Order of the Golden Dawn, appelé aussi Golden Dawn
Ordre maçonnique rosicrucien fondé vers 1887 à Londres et à Auteuil par William Wynn Westcott (1848-1925), Samuel Liddell Mathers (1854-1918) et R. William Woodman, membres de la S.R.I.A. Mathers (le beau-frère du philosophe Henry Bergson) en devient le dirigeant. Les rituels empruntent beaucoup à la magie et aux kabbalistes chrétiens. En sortira Aleister Crowley, le mage noir qui fondera l?Astrum Argentinum.

L'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix
Fondé par Stanislas de Guaïta (1861-1897) en 1888, lui-même inspiré d'Eliphas Levi. Erik Satie et Claude Debussy en firent partie.

L'ordes Martiniste
Le martinisme, héritier de la pensée de Louis Claude de St-Martin, a été fondé en en 1891 par Augustin Chaboseau et le docteur Papus Gerard Encausse, (1865 -1916), ancien membre de la Société théosophique, il fut aussi partie de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix. l'Ordre Martiniste exerce aujourd'hui ses activités sous l'égide de l'A.M.O.R.C et rattaché à la mystique judéo-chrétienne.

L'Ordre de la Rose-Croix, du temple et du Graal
Appelé aussi Rose-Croix catholique). Fondé en 1891 par Joséphin Péladan (1858-1918), dissident de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix.

L'Association rosicrucienne (1907)
Une fondation de Max Heindel aux Etats-Unis qui a son siège à Oceanside en Californie. Max Heindel (1865-1919) adhéra tout d'abord à la Société Théososophique. En 1907, il rencontra à Berlin un frère majeur de l'orde de la Rose-Croix. De retour en Amérique, Heindel fonda alors son propre groupe qui porta le nom d'Association rosicrucienne d'Oceanside et, en 1920, un temple rosicrucien fut construit.

La "fraternité des polaires"
Fondée sur une méthode oraculaire enseignée par Zam Bathiva, se prétend une résurrection de la «vraie Rose-Croix»; et l'École internationale de la Rose-Croix

Lectorium Rosicrucianum
Fondée dans les années 1920 aux Pays-Bas, elle se définit comme "fraternité gnostique", s'inspirant à la fois des cathares, du Graal, de la Rose-Croix et de la franc-maçonnerie. Elle reprend aussi l'ancien nom d'"ordre des Rose-Croix d'Or".



SOURCES ET LIENS

Ecotheurgie.com






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